L'influence posthume de Walter Benjamin

Publié le 26 Mars 2014 à 19:27

Bonjour. Des idées de lectures sur le net et hors Hexagone…

 

Bjorn Lomborg est l’une des bêtes noires des écologistes, mais ses analyses, un brin provocatrices, donnent souvent à réfléchir. Dans son dernier article pour Project Syndicate, il explique que le solaire et l’éolien constituent un formidable gâchis et une marotte de pays riches. Parce que leur développement nécessite des investissements colossaux, ces énergies renouvelables sont en train de provoquer, en Europe, des hausses spectaculaires des prix de l’électricité.

Pour les ménages aisés, ce n’est pas un problème, mais pour les plus pauvres et nombre de retraités, en particulier, cela aggrave le risque de précarité énergétique. Les prix de l’électricité ont déjà augmenté de 50 % au Royaume Uni depuis 2005 et de 80 % en Allemagne depuis 2000. Et ce n’est qu’un début ! Le nombre de ménages en précarité énergétique a grimpé à 17 % chez les Anglais et près de 7 millions de foyers allemands ont également renoncer à se chauffer correctement. On voit dans ces deux pays, des retraités brûler leurs bibliothèques, ou passer la journée dans les bus pour y trouver un peu de la chaleur qui leur fait défaut chez eux…. Le tout pour un apport énergétique infime : seulement 1,2 % de l’énergie totale consommée dans les pays riches proviendrait du solaire et de l’éolien. L’essentiel de l’électricité, dans la soi-disant vertueuse Allemagne, par exemple, est produit par des centrales à charbon très polluantes.

Les Européens feraient mieux, selon Lomborg, d’aider certains pays du tiers monde à se doter de centrales électriques. Cela éviterait la pollution domestique désastreuse qu’engendre l’habitude prise par certains de leurs habitants de brûler des brindilles ou des excréments animaux pour cuire leurs aliments.

 

 

Les Lumières, dans la culture anglo-saxonne, renvoient à deux traditions distinctes : l’Enlightenment anglo-écossais, avec son insistance sur la vertu et le bon sens, son libéralisme et sa préférence pour la religion naturelle, d’une part, de l’autre, les Lumières françaises, rationalistes et élitistes, jugées « radicales » en raison de leur anticléricalisme. C’est cette grille de lecture qu’applique à sa nouvelle Histoire intellectuelle de la Révolution française, un professeur de Princeton, Jonathan Israel. Israel est déjà connu pour d’éminents travaux portant sur le républicanisme hollandais du XVII° siècle, dans lequel il voit une préfiguration de nos « Lumières radicales ». Pour lui, les partisans de la monarchie constitutionnelle, comme Lafayette, étaient inspirés par les Lumières modérées, rapportées notamment des Etats-Unis d’Amérique, alors que Condorcet est le penseur-clé des Lumières radicales. Quant à la dictature de Salut Public de 1793-94, ce serait une forme de « populisme autoritaire », en rupture avec les Lumières au point de préfigurer le fascisme.

 

 

Lorsque Walter Benjamin s’est suicidé, en septembre 1940, dans l’Espagne de Franco, il était porteur d’un visa d’entrée aux Etats-Unis. Nombre de ses compatriotes, recherchés par les nazis, purent gagner l’Amérique du Nord, où certains purent faire de brillantes carrières universitaires, comme Hannah Arendt. Benjamin, que tous admiraient, devait connaître une immense renommée posthume. Dans The Chronicle of Higher Education, Eric Banks raconte comment cette œuvre immense a été progressivement traduite et découverte aux Etats-Unis, après avoir en partie édulcorée de ses aspects les plus gauchisants par Adorno.

Cette exhumation progressive doit beaucoup au responsable des Presses universitaire de Harvard, Lindsay Waters. Mais aussi à l’intérêt que lui portèrent des penseurs aussi différents que Paul de Man, le père fondateur du déconstructivisme, ou, d’un tout autre bord, le sociologue Daniel Bell. A partir de la fin des années 70, les références à Benjamin se sont multipliées dans les travaux universitaires. C’est 40 ans après sa mort que Benjamin est devenu une star des campus.

 

Bon week-end sur France Culture et au plaisir de vous retrouver lundi aux Matins


Walter Benjamin








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